Various African banknotes.
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Un nouveau système de paiements pourraient injecter des milliards de dollars supplémentaires dans les échanges intra-africains

Le nouveau système de règlement des paiements panafricain peut ramener la durée de la transaction à quelques secondes, et réduire les coûts de plusieurs milliards de dollars, éliminant l’un des principaux obstacles aux échanges panafricains.

14 février 2022

Une nouvelle initiative de paiement instantané, le Système de paiement et de règlement panafricain (PAPSS) devrait faciliter les échanges transfrontières dans un continent fragmenté, aux coûts de transaction élevés qui ont freiné la croissance africaine.

Développé par le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), la Banque africaine d’import-export et l’Union africaine, le PAPSS a été lancé pour utilisation commerciale le 13 janvier dernier, après la conduite d’un projet pilote dans la Zone monétaire ouest-africaine. La plateforme financière propose trois fonctions clés : les paiements instantanés, le préfinancement et le règlement net. Le PAPSS permet également d’harmoniser l’environnement juridique et réglementaire au sein du continent, et soutient l’objectif de la ZLECAf de promouvoir les échanges intra-africains, qui sont faibles par rapport à ceux d’autres régions du monde.

Par le passé, les règlements en Afrique exigeaient une troisième devise, telle que le dollar, l’euro ou la livre sterling, puisque 48 % de tous les paiements bancaires impliquaient des créanciers étrangers. L’utilisation de devises tierces rallonge la durée des transactions mais coûte également cher. La conversion actuelle de devises coûte à l’Afrique jusqu’à 5 milliards USD par an, d’après le Secrétaire-général de la ZLECAf, Wamkele Mene.

D’après Nairametrics.com, le Directeur général du PAPSS Mike Ogbalu III aurait affirmé : « Le lancement commercial représente une étape importante dans la connexion des marchés africains. Il donnera un nouvel élan aux entreprises qui pourront se développer plus facilement dans toute l’Afrique, et devrait permettre au continent d’économiser plus de 5 milliards USD chaque année en coûts de transaction ».

Moins de risques, une meilleure intégration

Le PAPSS permet de faire circuler l’argent de manière efficace et sécurisée à travers les frontières africaines, en minimisant les risques et en contribuant à l’intégration financière des régions. Les participants n’ont plus besoin de changer les monnaies locales en devises échangeables, et les règlements réalisés d’un jour à l’autre permettent aux banques centrales de réduire leurs avoirs en devises. La technologie permet de vérifier le respect, la légalité et les éventuelles sanctions en temps réel. Le système permet de réduire la durée de la transaction à une poignée de secondes, supprimant ainsi l’un des principaux obstacles à la croissance du commerce électronique, des services et des marchandises intra-africain.

Le système va transformer l’infrastructure des paiements en créant un réseau transfrontière qui facilite les transactions directes entre les plus de 40 devises utilisées dans le continent. Les consommateurs seront en mesure de réaliser des paiements en une monnaie locale tandis que les vendeurs sont payés dans leur propre monnaie. Cela signifie qu’un acheteur au Ghana peut payer en cedis et le vendeur en Afrique du Sud sera payé en rands.

« Pour un commerçant situé de l’autre côté de la frontière, cela signifie qu’il pourra obtenir les marchandises très rapidement, et les vendre et récupérer l’argent très rapidement, ce qui augmentera la vitesse de circulation de l’argent et garantira des transactions rapides », a indiqué à PYMNTS.com le Directeur général adjoint du PAPSS, John Bosco Sebabi.

Un rôle clé pour les banques centrales

Si la plateforme peut soutenir aussi bien des transactions d’un montant élevé que celles d’un faible montant, les banques centrales individuelles ont toute discrétion pour fixer les limites des transactions. Cela a suscité des préoccupations quant à l’absence d’un cadre harmonisé entre les pays, sans lequel l’initiative ne sera pas efficace, d’après certaines critiques.

M. Sebabi a indiqué à PYMNTS.com que le PAPSS n’interférerait pas avec les règles juridictionnelles nationales fixées par les banques centrales, même s’il a reconnu que les normes étaient importantes, et qu’un minimum était requis pour veiller à ce que le système de paiement fonctionne correctement. Le PAPSS, l’Association des banques centrales africaines et le Secrétariat de la ZLECAf œuvreront de concert à l’harmonisation de certaines nomes et règles en vue de faciliter la mise en œuvre du projet dans tout le continent.

M. Sebabi a également indiqué que la participation des banques centrales était essentielle au succès du PAPSS ; l’objectif est qu’au moins deux banques centrales de chaque région africaine se joignent à la plateforme.

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