L’OMC relève ses prévisions de croissance des échanges, et indique que les pays les plus pauvres doivent maintenir le rythme de vaccination
L’Organisation mondiale du commerce a relevé ses perspectives de croissance pour les échanges mondiaux de marchandise pour cette année et pour 2022, mais les pays en développement sont à la traîne du fait de faibles taux de vaccination contre la Covid-19.
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a relevé ses prévisions de croissance des échanges mondiaux de marchandises à 10,8 % pour cette année, et à 4,7 % pour 2022, se rapprochant de ses prévisions prépandémie. Mais l’organe commercial base à Genève indique que les pays en développement sont à la traîne des pays plus développés à cause de leurs plus faibles taux de vaccination contre la COVID-19.
En mars, l’OMC prévoyait une hausse des échanges de biens de 8 % cette année, et de 4 % en 2022. Ce fort taux de croissance s’explique largement par l’effondrement des échanges en 2020, lorsque le commerce avait atteint le creux de la vague au second semestre, dans le contexte de la pandémie. En 2020, le commerce des biens a chuté de 5,4 %. Le taux de croissance des échanges de biens devrait ralentir l’année prochaine pour revenir à la tendance qu’il suivait depuis bien avant la crise sanitaire.
Malgré « la forte progression globale des échanges, il existe […] une forte divergence d’un pays à l’autre », a indiqué l’OMC le 4 octobre. Ngozi Okonjo-Iweala, la directrice générale a attribué cela à l’accès inéquitable aux vaccins.
« Plus longtemps l’inéquité vaccinale persistera, plus on court le risque que n’apparaissent des variants encore plus dangereux de la COVID‑19, ce qui enrayerait les progrès sanitaires et économiques accomplis jusqu'à présent », a-t-elle déclaré. « À l'approche de la douzième Conférence ministérielle de l'OMC, les Membres doivent faire preuve d'unité et s'accorder sur une réponse forte de l'OMC à la pandémie qui jetterait les bases d'une production plus rapide des vaccins et d'une répartition plus équitable ».
À la date du 4 octobre, seuls 2,2 % de la population des pays à faibles revenus avait reçu au moins une dose d’un vaccin contre la COVID-19 a indiqué l’OMC, citant une base de données mondiale sur la vaccination. Le fait de ne pas vacciner contre le coronavirus dans tous les pays a entraîné « une reprise à deux vitesses », la croissance étant plus lente dans les pays qui ont un accès limité aux vaccins, qui sont souvent ceux qui ont le moins de marge d’action budgétaire pour aider les entreprises et les ménages. L’OMC affirme que cette divergence ouvre la voie à l’émergence et la propagation de nouvelles formes du virus, capables de résister aux vaccins, ce qui pourrait mener à la réimposition de mesures sanitaires, réduisant ainsi l’activité économique.
Le Commonwealth des États indépendants (CEI), le Moyen-Orient et l’Afrique devraient connaître la plus lente reprise. D’après l’OMC, la croissance des exportations sera cette année de 7 % en Afrique, de 5 % au Moyen-Orient, et de 0,6 % dans les pays de la CEI. Les importations devraient quant à elles croître de 13,1 % dans les pays de la CEI, de 11,3 % en Afrique, et de 9,3 % au Moyen-Orient cette année.
Les exportations et importations des pays les moins avancés progresseront de 5,3 % et de 5,5 % respectivement cette année.
« Les chiffres de la croissance annuelle des échanges pour 2021 sont fonction dans une large mesure du recul enregistré par chaque région en 2020 », a indiqué l’OMC.
Ces prévisions restent assujetties à certains risques, allant des pics d’inflation et de l’allongement des délais portuaires à des tarifs de transport plus élevés et une longue pénurie des semi‑conducteurs. La forte reprise inattendue de la demande dans les économies avancées et émergentes exacerbent les tensions du côté de l’offre, a indiqué l’OMC. La pandémie elle-même présente de potentiels risques plus importants pour les échanges mondiaux et la production mondiale, notamment si des variants plus dangereux devaient apparaître, a indiqué l’organisation, notant que le variant Delta hautement contagieux a déjà incité certains gouvernements à réimposer certaines mesures de confinement.
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