L’Inde cherche à renforcer ses liens de longue date avec l’Afrique
L’Inde tente de concurrencer l’influence commerciale de la Chine sur le continent africain. Une réunion de deux jours sur l’investissement organisée à New Delhi a rassemblé plus de 40 représentants africains de haut niveau de 17 pays qui ont discuté de la manière dont l’Inde et les nations africaines peuvent davantage faciliter les échanges et l’investissement.
Plus de 40 responsables de haut niveau de 17 pays africains ont pris part à une réunion sur l’investissement organisée le mois dernier en Inde et visant à renforcer les relations commerciales entre les deux partenaires commerciaux. L’Inde s’efforce de renforcer ses liens avec l’Afrique afin de rattraper la Chine, dont les échanges avec le continent ont augmenté de 35 % par rapport à 2020 pour atteindre un niveau record de 254 milliards USD l’année dernière, principalement en raison de l’augmentation des exportations chinoises.
L’Inde fait partie des nombreux pays qui se méfient de l’influence croissante de Pékin sur le continent. Cette dernière décennie, Pékin a injecté des milliards de dollars en Afrique, construisant des routes, des ponts et des installations électriques en échange d’un accès aux marchés et aux ressources.
Subrahmanyam Jaishankar, le ministre indien des affaires étrangères, a déclaré lors de la réunion que les échanges commerciaux entre l’Inde et l’Afrique avaient atteint 89,5 milliards USD au cours de l’année fiscale qui s’est terminée le 31 mars 2021, soit une augmentation de près de 60 % par rapport à l’année précédente. Toutefois, les données du ministère du Commerce et de l’Industrie montrent que les échanges bilatéraux entre l’Inde et les 48 pays d’Afrique subsaharienne se sont élevés à 46,8 milliards USD en 2020-2021, contre 55,7 milliards USD l’année précédente. Selon les chiffres du ministère, l’Inde a une balance commerciale négative avec l’Afrique subsaharienne.
Des ministres et représentants du Burkina Faso, du Cameroun, de l’Eswatini, du Nigeria, du Soudan du Sud et de la Zambie figuraient parmi les participants à cette réunion de deux jours à New Delhi. Le conclave de la banque CII-EXIM sur le partenariat de croissance Inde-Afrique a été lancé en 2005 avec le soutien du ministère indien des Affaires étrangères et du ministère indien du Commerce et de l’Industrie dans le but d’encourager le développement des investissements privés indiens dans les pays africains. Au fil des ans, la réunion est devenue « l’un des plus grands rassemblements de ministres de haut rang, de décideurs politiques et de chefs d’entreprise d’Afrique et d’Inde, tous secteurs confondus » et joue « un rôle essentiel en encourageant les entreprises indiennes à s’établir en Afrique et à y développer leur présence », selon le site Internet du conclave.
Les principales exportations de l’Inde vers l’Afrique sont les produits pétroliers raffinés et les produits pharmaceutiques. L’Afrique exporte principalement du pétrole brut, de l’or, du charbon et d’autres minéraux vers l’Inde. L’Inde est aujourd'hui l’un des cinq premiers investisseurs en Afrique, avec environ 74 milliards USD d’investissements. La plupart des investissements indiens en Afrique sont destinés à l’île Maurice, au Mozambique, au Soudan, à l’Égypte et à l’Afrique du Sud. Les entreprises indiennes sont également de plus en plus actives dans les pays riches en ressources naturelles, tel que le Ghana et le Nigeria. Plusieurs multinationales indiennes ont des intérêts majeurs sur le continent, dans des secteurs stratégiques comme l’agroalimentaire, les produits pharmaceutiques, les technologies de l’information et de la communication et l’énergie.
Piyush Goyal, le ministre indien du Commerce et de l’Industrie, a déclaré aux participants à la réunion que son gouvernement souhaitait conclure un accord commercial avec l’Afrique. Un tel accord « sera prometteur tant pour l’Inde que pour l’Afrique, car c’est là que se trouvent les marchés et les opportunités », aurait-il déclaré lors de la réunion.
You might also be interested in
CSDDD: EU's Due diligence law vote should drive supply chain sustainability efforts
The European Parliament has voted to adopt the Corporate Sustainability Due Diligence Directive, aiming to address the environmental and social impacts of the supply chains of Europe's large corporations.
Africa Steps Up to Reshape International Tax Rules
As new technologies, shifting demographics, and climate change affect the global economy, tax rules are getting reformed. African policy-makers are seizing the opportunity to push for a fairer system.
Les subventions agricoles : le cas de l’Ouganda
Jane Nalunga et Jonathan Lubega examinent les subventions agricoles accordées en Ouganda, proposant des recommandations pour les modifier afin de favoriser la durabilité.
Les subventions agricoles en Inde : un équilibre essentiel
Ranja Sengupta examine les impacts socio-économiques des subventions agricoles en Inde et met en avant la nécessité de réaliser des ajustements politiques.