L’Inde limite l’investissement étranger en provenance de ses voisins et interdit des dizaines d’applications chinoises

Le gouvernement de l’Inde a récemment promulgué de nouvelles restrictions frappant l’IDE entrant en provenance de ses voisins, une stratégie qui semble viser en particulier l’investissement chinois.

Selon un communiqué de presse du ministère du Commerce et de l’Industrie du 18 avril 2020, de nouvelles restrictions frappent les investissements en provenance des pays partageant une frontière terrestre avec l’Inde – à savoir l’Afghanistan, le Bangladesh, le Bhoutan, la Chine, le Myanmar, le Népal et le Pakistan – dans le but de freiner « les prises de contrôle/acquisitions opportunistes d’entreprises indiennes compte tenu de la pandémie actuelle de Covid-19 ».

Avant ce changement récent, au titre de la loi indienne sur l’investissement, la plupart des investissements entrants n’exigeaient aucune approbation du gouvernement. Celle-ci était cependant requise pour l’IDE dans les secteurs sensibles, tels que les télécom, les infrastructures de défense et du rail, et pour tout investissement en provenance du Bangladesh et du Pakistan. Ces restrictions s’appliquent désormais à tout type d’IDE, quel que soit le pays voisin de provenance.

Ces deux dernières décennies, 99 % des investissements en provenance de pays voisins émanaient de la Chine. Mais l’investissement chinois a progressivement fait face à une résistance politique, notamment dans le secteur de la technologie, et d’après certains observateurs, cette stratégie de restriction de l’IDE en provenance de pays voisins de l’Inde vise principalement la Chine.

En effet, il ne s’agit pas de la première restriction récemment imposée par l’Inde sur l’activité économique chinoise : le 29 juin 2020, le gouvernement a interdit TikTok et 58 autres applications de développeurs chinois,  en raison de préoccupations liées à la sécurité nationale, d’après certaines sources.

Le géant technologique chinois Alibaba a récemment annoncé qu’il suspendait les nouveaux investissements en Inde pendant six mois, en réponse aux tensions opposant les deux pays, d’après certaines sources.